• Ce roman nourri de souvenirs de jeunesse, dans la Tchécoslovaquie d’avant la Seconde Guerre mondiale, présente une image très attachante d’un bourg où tous les habitants se connaissent, où chacun a ses propres occupations professionnelles, sa vie personnelle, ses amours et ses distractions.

    Comme toujours assez provocateur, Hrabal présente ses deux personnages principaux, les deux frères qui gèrent une petite entreprise de réparation automobile, comme des forcenés, l’aîné, chef de l’entreprise, mécanicien talentueux qui vient à bout de n’importe quels moteurs ou pièces automobiles, et le cadet, Pépi, individu loufoque, toujours attiré par les jeunes femmes, mariées ou non, et rendant la vie difficile à sa famille.

    La tendresse évidente qui nourrit la description de cette famille dans son milieu montre que les aventures des deux frères ne relèvent pas entièrement de l’imagination de leur auteur, mais qu’une large part, magnifiée par le caractère farfelu des faits présentés,  est tirée d’une expérience authentiquement  vécue, comme le démontrent les allusions à la guerre, à la famille et aux amours prêtées au cadet de la famille.

     

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  • Dans cette œuvre majeure, Kierkegaard, chrétien luthérien, exprime tout son pessimisme dans ce qu’il nomme encore la Maladie mortelle. Tous les développements minutieusement construits du Traité présentent un sombre tableau de la vie humaine, qui se déroule sous l’influence du péché.

    Le lecteur actuel peut reconnaître dans les développements du Traité l’expression d’une pensée tout-à-fait rigoureuse, mais, s’il n’est pas un Chrétien entièrement convaincu, hanté par le péché, il ressentira sans doute la présence d’un monde totalement étranger au sien.

    Toutes les motivations imaginables sont avancées pour considérer le moindre manquement à la foi chrétienne la plus rigoriste comme une source de désespoir.

    Ainsi, le lecteur quelque peu détaché de la religion peut-il être amené à se demander quel intérêt un être humain peut avoir à s’enfermer dans une telle logique de réclusion individuelle et de refus de ce qui constitue l’essentiel des joies de la vie.

    Les philosophies les plus anciennes avaient pour vocation de faire voir aux hommes les joies qu’ils pouvaient retirer de leurs expériences, - ainsi de Platon et Aristote dans une large mesure et, surtout, d’Epicure.

    En revanche, l’individu moyen peine à reconnaître quelque légitimité à un discours accablant, qui ne peut conduire ses semblables qu’au pessimisme et à une logique d’enfermement et de mort.

    La philosophie de Kierkegaard, loin d’élever les humains, semble viser plutôt à les enfermer dans une logique d’anéantissement. Triste philosophie !

     

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  • L’Education sentimentale est un roman qui suscite des avis souvent contradictoires de la part de ses lecteurs. Certains le jugent ennuyeux, d’autres critiquent la langue de Flaubert ou l’inexactitude de certains détails, à l’exemple de Julien Gracq.

    Il s’agît pourtant d’un roman bâti sur un thème relativement classique : un adolescent tombe amoureux d’une femme mariée et mère de famille lors d’une rencontre fortuite, et il s’efforce de poursuivre cette femme tout au long des années suivantes, sans grand espoir de succès, compte tenu de l’écart d’âge et de la situation matrimoniale de son égérie.

    A l’encontre des appréciations négatives formulées par certains commentateurs, un auteur comme Kafka encensait ce roman, qu’il jugeait magistral.

    Cette variété de critiques peut se comprendre par le fait qu’il s’agît d’un roman quelque peu étrange. En effet, l’idylle du jeune Frédéric Moreau est entrecoupée d’aventures avec d’autres femmes, en particulier avec la jeune Rosanette, qui était la maîtresse d’Arnoux, le mari de son égérie. Il aura même un enfant né de sa liaison avec Rosanette.

    Parallèlement à ses aventures sentimentales avec d’autres femmes, Frédéric Moreau est fortement touché par l’éclatement de la révolution de 1848, à laquelle ses amis, anciens compagnons d’étude, à des degrés divers, prennent une part active.

    Il existe donc dans ce roman un fond diversifié mêlant l’Histoire à des aventures sentimentales qui se prolongent durant toute une vie, marquée de surcroît par des soucis relatifs à l’argent.

    Ainsi, le lecteur familier des romans du XIXème siècle se sent-il naturellement dans un monde connu, du fait des ouvrages produits par les grands confrères de Flaubert, que ce soit Balzac, Stendhal ou Victor Hugo.

    De même comprend-on bien l’enthousiasme de Kafka après avoir achevé la lecture de l’Education sentimentale : Flaubert l’avait précédé dans la création d’un antihéros qui court d’échec en échec.

    Quant à la critique de la langue de Flaubert, elle me semble bien excessive, alors qu’au fil des pages, le lecteur s’imprègne de ce style si fluide, dans lequel il est bien difficile de déceler une maladresse.

     

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