• L’âge d’homme est l’autobiographie que Michel Leiris entreprit de rédiger dans les années 1930-1935, après la rédaction de L’Afrique fantôme, récit de son voyage en Afrique.

    En 1933, Michel Leiris confia son projet : il devait s’agir d’une totale mise à nu visant à liquider son ancien moi pour bien marquer la rupture avec son existence ancienne, ainsi qu’avec les représentations traditionnelles des écrivains.

    Le récit débute par une confession sexuelle, exposant toutes ses inhibitions. Il comporte quatre parties :

    -         Son autoportrait des années 1934-1935,

    -         La métaphysique de son enfance,

    -         La peinture thématique de l’enfance,

    -         Le regroupement de tout ce qui fait sens.

    A l’exemple de Marcel Proust débutant  à la recherche du temps perdu par l’exposé de son problème du coucher, il ne veut pas de construction linéaire.

    Les derniers chapitres respectent néanmoins une narration plus suivie. La fin est ouverte sur des récits de rêves, souvenirs de la psychanalyse effectuée quelques années plus tôt.

    Le texte global ne comporte pas de conclusion.

    A cette époque Leiris souhaite effectuer une démystification, prenant parti contre les postures des surréalistes, qu’il avait pourtant fréquentés quelques années plus tôt.

    Pour sa part, Michel Leiris s’avoue bourgeois, heureux de la vie, malgré de profondes névroses : en particulier, il se tient pour quasi-impuissant.

    Dans son enfance, Leiris n’a pas reçu une éducation religieuse poussée. Pour combler cette lacune, il s’est construit des croyances spontanées, relatives au Père Noël, qu’il englobe au rapport entre la mort et la vieillesse. En outre, il est resté sensible au problème de l’accouchement.

    Son lien avec l’univers tragique serait né de la fréquentation de l’opéra, sous l’influence de la famille Roussel.

    Il expose notamment le complexe d’Holopherne, en lutte avec Judith et Lucrèce.

    Lucrèce est la femme vertueuse qui dénonce son viol par Tarquin en se plantant un couteau dans le cœur. Quant à Judith, elle séduit Holopherne avant de le décapiter.

    Il existe un rapport aux femmes dominatrices qui fascine Michel Leiris, en lien avec la problématique de la castration. Leiris est obsédé par les blessures. Très jeune il subit l’opération des végétations sans anesthésie et en conserva un souvenir cuisant. Il voit Holopherne comme un symbole de lui-même face à ces femmes. Il considère le Moi comme un tissu de représentations à partir duquel se construit la personnalité. Un autre pan de sa formation est constitué par la psychanalyse. Il pratique les associations comme dans la psychanalyse et marque un fort intérêt à la présence des rêves. Il s’approprie les vers de Guillaume Apollinaire :

    Cette femme était si belle

    Qu’elle me faisait peur.

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