• Dans les forêts de Sibérie – Sylvain Tesson

    L’auteur raconte le quotidien de son séjour de six mois au bord du lac Baïkal, de février à juillet, dans des conditions atmosphériques extrêmes avec, en hiver, des températures comprises entre  -30 ° C et  -35° C.

    Supporter quotidiennement une telle température relève quasiment d’un pari. Il faut se soumettre au climat, à la solitude : le voisin le plus proche occupe une cabane en bois identique à celle de l’auteur, située à une quinzaine de kilomètres, et il n’y a évidemment aucun moyen de transport disponible, hormis la marche à pied ou le patinage sur le lac.

    L’auteur raconte dans le détail l’organisation de son séjour, les tâches quotidiennes à effectuer : bois à couper pour se chauffer, pêche pour se nourrir, lecture, méditation, exploration des environs dans cette nature hostile, avec pour uniques compagnons deux petits chiens.

    La nature est superbe : l’immense étendue du lac, gelé tout l’hiver, sur lequel patiner devient un exercice salutaire, la forêt tout autour, où se trouvent les ressources indispensables, bois et fruits au printemps, produits de la chasse à l’occasion...

    Les rencontres sont rares et généralement bien arrosées de vodka. Il est nécessaire de parler russe : les quelques voisins de passage n’ont ordinairement pas  appris les langues occidentales. Les nombreux livres emportés ont permis de meubler le temps et, éventuellement, de renforcer la détermination à poursuivre ce séjour, malgré les incidents et les moments de tristesse qui ont pu survenir. Une forme de sagesse est recherchée au cours de cette longue retraite : échapper temporairement à la société de consommation, éprouver sa capacité à supporter la solitude, lutter pour survivre, se protéger des quelques dangers provenant de la nature : éboulements, gel, intempéries, … sans tomber dans la dépression.

    Au total, il s’agît d’une expérience peu ordinaire, qui nous ramène à des récits plus anciens, que l’on se réfère à Jack London, dans le grand nord américain ou, dans une veine moins bucolique, au séjour de Dostoïevski dans « la maison des morts » ou de Evguénia Guinzbourg dans le goulag de la Kolima.

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 22 Février 2015 à 21:16

    Salut,

    Effectivement en été les conditions doivent être plus faciles à aborder. Tu as raison, "une journée d'Ivan Denissovitch" peut aussi être rapprochée de ce récit, avec le goulag en plus, comme pour Evguénia Guinzbourg. Dans le récit de Tesson, il faut bien se pénétrer du fait qu'il s'agit d'une forme de réclusion volontaire.

    2
    irir
    Mercredi 11 Mars 2015 à 11:05

    Coucou!

    Je n'ai pas encore lu ce livre mais j'aimerais bien le lire... après tout,  on a fait du tourisme d'été en Sibérie avec Loulou. Je me disais que ça ressemblerais aussi (de loin) à "Une journée d'Ivan Denissovitch" de Soljenitsyne.

    Il faudrait que je relise "le Vertige" et "le Ciel de la Kolyma" d'Evguénia Ginzbourg... Je n'avais que 16 ans quand je l'ai lu sur les conseils de la prof d'histoire. Je savais que c'était du vécu, mais je l'avais lu d'une manière un peu détachée, c'était trop loin de ma r  éalité.

    Ensuite un séjour de six mois, avec en vue la possibilité de revenir à sa vie d'avant si nécéssaire ne valent quand même pas dix ans de Goulag au niveau du vécu.



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