• Description d’un combat – Franz Kafka

    A la fin d’une soirée, le narrateur fit connaissance avec un autre invité. Celui-ci l’aborda, lui précisant qu’il était resté seul dans la pièce voisine avec sa petite amie. Cette confidence ennuya le narrateur qui s’apprêtait à partir, et il fit part à son interlocuteur du désagrément que lui procuraient de telles précisions reçues de la part d’un inconnu, alors que lui-même était resté seul toute la soirée, assis devant un verre.

    Le narrateur accepta néanmoins de partir avec son interlocuteur, malgré le froid, et la neige qui couvrait le sol. Une fois dehors, il fut heureux de marcher dans les rues, « envahi d’une immense gaieté », alors que son ami marchait sans mot dire. Il accéléra le pas et l’ami lui demanda son avis sur la soubrette qui l’avait embrassé dans le corridor de l’appartement de leurs hôtes.

    Le narrateur supputa alors toutes sortes d’aventures vécues par son nouvel ami auquel il commençait à s’attacher, et il s’imagina que celui-ci raconterait à la soubrette le retour en commun après la soirée.

    Cependant, au fil de la marche, ses sentiments à l’égard de son compagnon évoluèrent, et l’amenèrent même à envisager de se faire assassiner par celui-ci.

    La vue d’un agent de police provoqua une panique chez le narrateur : on le voit, sa raison faiblissait rapidement.

    Par la suite, le narrateur semble avoir perdu de vue son compagnon et se trouver dans une forêt accidentée où, dans la nuit, il a des visions sans doute produites par son imagination.

    Il déclare alors  rencontrer un obèse soutenu par ses compagnons porteurs, qui tentent de faire traverser le fleuve à celui-ci, mais finissent par être submergés par les eaux. L’obèse en revanche continue d’être emporté par le courant. Il demande formellement au narrateur de cesser de s’occuper de lui et de vouloir le sauver. Il se résigne à la fatalité de la noyade, qu’il considère être due à la vengeance de l’eau et du vent.

    Changeant de sujet, l’obèse raconta au narrateur sa rencontre et ses conversations avec un dévot qui fréquentait régulièrement une église où l’obèse avait pris l’habitude d’observer une jeune fille qui ne le prenait pas au sérieux.

    Cependant, le narrateur est interrompu par un ivrogne qui lui parle de Paris. Un dialogue s’établit ensuite entre l’obèse et le dévot, avec force larmes de la part de l’obèse. Les échanges sont touffus et plutôt inconsistants. A la fin, l’obèse dut interrompre son récit et disparaître.

    Ainsi, le combat auquel assiste le lecteur ne revêt aucun caractère proprement physique. Il s’agit plutôt d’un combat de prise de parole par des interlocuteurs qui ne s’écoutent guère et sont capables de bifurquer sur n’importe quel thème au cours de leurs conversations, avant de s’écrouler en larmes sans motif apparent.

    Le lecteur peine à trouver ce qui lie ces personnages entre eux, alors qu’eux-mêmes perdent le fil de leur dialogue et ne manifestent guère d’intérêts communs. Il semble néanmoins que ces dialogues soient des exercices au cours desquels chaque interlocuteur cherche à prendre le dessus sur son partenaire, sans pour autant énoncer de raisons probantes.

     

     

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