• L’Aquarelliste – Beatrice Masini

    Bianca, jeune peintre aquarelliste, arrive dans la propriété de Brusuglio, en Lombardie, au début du XIXème siècle, à l’invitation du propriétaire, le poète don Titta.

    Sa mission est  de peindre toutes les fleurs du vaste jardin, si possible à chaque stade de leur évolution. Cette tâche apparaît titanesque, vue la multiplicité des variétés à collecter. Nous sommes au début du XIXème siècle, dans une société de riches propriétaires terriens, qui emploient un grand nombre d’ouvriers agricoles et de servantes dans leurs domaines.

    Immédiatement prise par sa tâche, Bianca observe les usages de la maison, les relations entre les maîtres et les nombreux serviteurs, et elle s’intéresse aux enfants et jeunes gens qui gravitent dans ce petit monde. Elle se lie rapidement d’amitié avec un professeur britannique, Stuart Aaron James Innes : celui-ci est devenu le précepteur des enfants du maître de maison.

    La progression du travail de Bianca est très lente, ce qui confère au roman un rythme étrangement stable. La peinture des fleurs s’accommode de l’avancement régulier des saisons, tout en laissant à l’artiste le loisir d’observer les mouvements des habitants de la propriété et, en particulier, de se lier avec une toute jeune servante dénommée Pia.

    Le statut de celle-ci dans la maison lui semble étonnant. Elle ne peut s’empêcher d’accumuler toutes les remarques qui lui viennent à l’esprit et de soupçonner un secret de famille enseveli au plus profond des consciences.

    Ainsi ce roman évolue-t-il innocemment de la botanique à une ébauche d’enquête de détective improvisée.

    Les ruptures se produisent autant dans la méthode de peinture des plantes que dans la recherche des faits cachés au plus profond des familles. Le lecteur est constamment tenu en haleine, au fil des événements cruels ou simplement tristes, et de la progression du catalogue des planches de fleurs. Il convient d’entrer dans ce roman selon son rythme, avec une sereine lenteur, et de se laisser porter par le flot des événements, dont les dénouements peuvent laisser au lecteur une forte odeur de pourriture.

    La personnalité attachante de Bianca confère à l’ensemble de l’ouvrage une tonalité très largement féminine, enrichie de toutes les facettes que cette héroïne malgré elle dévoile lentement au lecteur, en même temps qu’à ses interlocuteurs de cette sombre famille de poètes exploitants agricoles.

     

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