• Dans le café de la jeunesse perdue – P. Modiano

    Le titre de ce court roman, repris d’une superbe formule de Guy Debord, en exprime bien la tonalité, suite de promenades douces-amères dans Paris, des environs du Carrefour de l’Odéon à Auteuil et au boulevard de Clichy. Au Condé, un café situé près de l’Odéon, se retrouve régulièrement une petite bande d’habitués provenant d’horizons divers. Le narrateur remarque vite Louki, une jeune fille un peu étrange avec laquelle il se lie. Les soirées sont longues au Condé et chacun, petit à petit, livre un peu de sa vie à ses compagnons. La poésie et la littérature se mélangent aux études et aux affaires, et les liens se tissent et se distendent.

    Louki, adolescente, avait connu la solitude des longues soirées lorsque sa mère quittait l’appartement du boulevard de Clichy pour se rendre à son travail au Moulin Rouge. Un peu affolée, elle en profitait néanmoins pour sortir seule au milieu de la nuit, se promener dans le quartier et entrer dans un bar où elle nouait de fugaces connaissances, dans la crainte toujours présente d’être embarquée par la police, ou que sa mère apprenne ses brèves fugues nocturnes.

    Elle conserva l’habitude de ces errances, même après avoir débuté sa vie professionnelle et s’être mariée avec un collègue déjà installé. Sa jeunesse perdue ne s’est pas éteinte alors, et l’attirance de la fugue  l'a reprise bientôt. Le narrateur cherche à la retenir, mais Louki est imprévisible.

    Ce roman, admirablement écrit, exprime très bien la souffrance et la dérive de cette jeunesse perdue dans une ville où tout est organisé pour l’attirer vers des paradis imaginaire.

     

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