• Féerie pour une autre fois prolonge le récit de toute la période de la Seconde Guerre Mondiale, telle que Céline l’avait déjà racontée dans ses précédents romans : D’un château l’autre, Nord et Rigodon.

    Céline évoque de nouveau brièvement la souffrance qui lui a été infligée lors de sa détention au Danemark, mais le thème central du roman est la fin de la guerre, marquée par les bombardements de la RAF sur différents objectifs de la région parisienne.

    Le cœur du roman est la description de la survie des habitants de l’immeuble habité par Céline à Montmartre, lors de ces bombardements.

    Comme toujours dans les romans de Céline, l’écriture est profondément novatrice, avec la déformation des mots, les phrases hachées, les onomatopées et toutes les expressions d’argot que, la plupart du temps, Céline inventait lui-même. Tout au cours de ce long roman, l’auteur a le talent de tenir le lecteur en haleine par cette écriture hors norme et par le caractère fantastique de ses descriptions d’une population tétanisée par les explosions et incapable de se discipliner.

    Céline s’en prend principalement à un artiste habitant l’immeuble, qui serait monté sur le toit et aurait orienté les tirs de la RAF par des signaux qu’il aurait lancés aux pilotes.

    Bien entendu, il n’oublie pas de rappeler sa fonction de médecin et il reste toujours très attaché à sa compagne, la danseuse Lili, qui lors de cet épisode passe beaucoup de temps à rechercher le chat Bébert, revenu avec ses maîtres de son tour de l’Allemagne dans les derniers mois du conflit, tel qu’il a été décrit dans Nord.

    Seulement, tout cet épisode ne se déroule pas comme l’aurait souhaité Céline, en respectant un minimum de discipline. Au contraire, les habitants de l’immeuble cèdent à la panique, empêchant toute organisation un tant soit peu rationnelle de la survie de tous, fournissant à Céline un thème de description de la chienlit généralisée, qu’il sut rendre avec son lyrisme coutumier.

    Ainsi ce roman, quoique moins poignant que les précédents, est un grand exemple de novation littéraire qui, à ma connaissance, n’a pas eu de successeur dans les lettres françaises.

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  • Dans son Livre de la guérison, Avicenne, de son vrai nom Ibn Sina, né en 980 et mort en 1037, grand penseur universel d’origine persane, évoque des questions de métaphysique.

    Il distingue, près de neuf cents ans avant Sartre, l’essence d’une chose de son existence. Cette distinction lui a été inspirée par les réflexions d’Aristote sur la connaissance. Pour ce dernier en effet, si l’on souhaite connaître une chose, il est nécessaire de se demander « si c’est et ce que c’est. »

    Par cette démarche, Avicenne entend distinguer que « la nature de toute chose qui lui est propre est autre que l’existence, qui est synonyme d’affirmation. »

    Cependant, Avicenne reconnaît qu’une chose, ce sur quoi on porte une énonciation, peut néanmoins ne pas exister absolument. En effet, il est possible qu’une chose soit établie dans l’esprit et n’existe pas dans les choses extérieures. »

    Partant de cette réflexion, Avicenne affirme dans son Livre des directives et des remarques, que les jugements moraux sont des propositions acceptées par tous, et non des principes élaborés par la raison.

     

    Tout ce cheminement de la pensée montre qu’Avicenne, en plus de sa lecture de Platon et d’Aristote, s’appuyait sur sa pratique de médecin pour élaborer sa réflexion philosophique propre.  

     

     

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